Quand les anthropologues montent à bord
habiter l’Anthropocène
Dans un podcast France Culture (juin 2025), Anna Tsing explore la manière de « cartographier l’Anthropocène » : une « nouvelle nature » née des interstices entre humains et nature (champignons pathogènes, plantes invasives, méduses proliférantes) .
Sa démarche s’ancre dans l’idée d’assemblages précaires : mondes hétérogènes où humains, champignons, forêts et déchets coexistent de façon incertaine mais réelle. Dans ce contexte, l’anthropologie cesse d’être juge ou prophète pour devenir témoignage engagé, documentant comment les sociétés vivent et se transforment dans un monde fragilisé.
Quant à son œuvre phare, Le Champignon de la fin du monde (version française 2017), elle montre comment le matsutake, ce champignon précieux, prospère dans des forêts endommagées (Hiroshima inclue) . Tsing y invite à penser l’écologie comme résilience et co-construction inter-espèces, plutôt qu’en termes de contrôle ou de retour à un passé stable.
> « Si l’on ne peut arrêter le capitalisme, c’est le capitalisme qui nous arrêtera » (Anna Tsing, Dans les ruines du capitalisme, France Culture, mai 2018)
En savoir plus :
Podcast « Anna Tsing sur le terrain de l’anthropocène » – France Culture, juin 2025
Ouvrage Notre nouvelle nature, dirigé par Tsing et paru le 5 mai 2025 aux éditions du Seuil
Livre Le Champignon de la fin du monde (trans. fr. 2017, La Découverte)