Aidons notre fonction publique à faire face aux atteintes à la laïcité

Des sportifs qui demandent la non-mixité d’une activité pratiquée  en club, un collégien qui refuse de visiter une cathédrale au prétexte qu’il est juif, un enfant  qui récite le bénédicité à la cantine du centre de loisirs. … Que feriez-vous ?

Qu’ils soient enseignants, animateurs, éducateurs sportifs… les fonctionnaires ont, sur  ces questions, les mêmes interrogations, les mêmes doutes et la même diversité de sensibilité que les autres. Mais il se trouve qu’ils ont des obligations spécifiques.  Dans la confusion actuelle, certains responsables politiques  prennent un malin plaisir à  jeter la confusion sur les questions de laïcité et l’instrumentalisent pour discriminer. D’autres, et parfois se sont les mêmes,  jettent le discrédit sur nos fonctionnaires sans se soucier de les outiller et de les aider à garantir notre État de droit. D’autres encore, fourbes et fanatiques, apprennent à  se jouer de notre législation pour installer un insidieux communautarisme parfaitement incompatible avec les valeurs de notre République.

Pour garantir notre état de droit, pour préserver nos libertés, pour préserver notre modèle de vivre ensemble nos fonctionnaires sont  là.  Chaque jour, au contact de leurs patients, de leurs élèves, ou de leurs usagers, ils gèrent des situations ou les fondamentaux de notre république sont mis en question. Ils méritent d’être soutenus.

Pour cela, la formation est une arme de défense massive. J’ai fait le choix de m’investir dans l’ambitieux et indispensable projet initié par Annick Girardin, pour quelque temps encore ministre de la Fonction publique : former à la laïcité tous les agents publics. Nul ne sait ce qu’il en sera désormais, mais puisqu’il existe un risque réel que nos valeurs républicaines soient piétinées au plus haut niveau de l’État il est plus que jamais temps de réaffirmer la nécessité de ce projet.

La laïcité est un outil du vivre ensemble pas un instrument d’exclusion

Pour autant, ne nous y trompons pas. La laïcité n’est pas et ne doit pas être un outil contre la religion musulmane. Elle est ,et doit rester, un outillage juridico-administratif hérité de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’état permettant à tous de cohabiter dans un État soucieux de liberté, d’égalité et de fraternité. Le principe de laïcité doit rester au service des libertés individuelles, dans le cadre des valeurs de la République.

Objectiver les situations conflictuelles, clarifier les règles et prendre du recul sur les situations sont autant de manières de traiter les problèmes avec sérénité. Il faut sortir du domaine de l’émotion et dépassionner le débat. Tout cela s’apprend et c’est sur point que je veux concrètement, à mon niveau et avec mes moyens apporter ma contribution.

C’est une manière concrète de lutter pour préserver notre modèle de société et de lutter contre les fanatiques et ceux qui dans une grande irresponsabilité dressent les Français les uns contre les autres.