Quelle politique voulons nous pour notre jeunesse ?
Intervention au Conseil Régional des Pays de la Loire lors de la session du 21 mars 2019
Madame la présidente, chers collègues
Des sessions sans beaucoup de contenu, nous en avons connu plusieurs depuis le début du mandat. Mais celle-ci restera exemplaire : seulement 2 rapports dans la commission “culture, sport et vie associative”. Des problèmes de gestion de l’abbaye de Fontevraud, un programme “Parcs et jardins”…. Rien sur le sport. Rien sur la vie associative. Rien sur les politiques culturelles territoriales. Et pourtant il y aurait tellement à dire. Il y aurait tant à faire.
En introduction de cette session, ma collègue Maï Haeffelin, conseillère régionale PS, tirait la sonnette d’alarme. Pas un seul rapport sur l’éducation et une grande oubliée de cette session qui pourtant devrait interpeller toutes les commissions et particulièrement la nôtre : la jeunesse.
Plus que de l’ignorance, cela ressemblerait presque à de la défiance. Rappelons-nous de ce que vous, majorité régionale, avez rejeté ou remis en cause :
- Ordipass
- Le pass 1re installation
- Le Pack 15/30 qui concernait les jeunes jusqu’à 30 ans et ne concerne plus que les lycéens et apprentis.
- Suppression du Conseil régional des jeunes.
… et j’en passe.
Bien sûr, on peut s’engager dans des batailles techniques sur les dispositifs en comparant leurs efficiences respectives. On trouvera, selon les cas, de bonnes raisons de les développer, de bonnes raisons de les transformer ou d’excellentes raisons de les supprimer. Sans doute, ce débat technique, commission par commission, est-il nécessaire et nous sommes prêts à nous y engager pour optimiser les dispositifs existants avec pragmatisme. C’est ce que nous avons fait, par exemple, pour les bourses aux jeunes sportifs de haut niveau.
Mais ce débat technique n’évitera pas la question politique : que voulons-nous pour notre jeunesse ? Comment voulons-nous faire société avec elle ?
La jeunesse n’est pas réductible à des dispositifs. Il est dangereux de la rendre sécable en commissions sans une volonté forte de lui donner une cohérence générale. Avoir les lycéens dans une commission, les apprentis dans une autre, les jeunes sportifs dans une troisième aux côtés des jeunes consommateurs de produits culturels… on finit par n’avoir plus personne nulle part.
Le risque est connu. On éparpille. On dilue. On diminue un peu d’un côté, puis de l’autre. Et c’est finalement toute une partie de notre population qu’on exclue de l’action publique.
Pour éviter cela, nous appelions tout à l’heure à la création d’un pacte pour la jeunesse qui permette de renforcer l’inclusion sociale et de développer l’engagement civique des jeunes. À l’intérieur de ce pacte, notre commission ne traitera pas toutes les questions de jeunesse mais elle peut, elle doit prendre sa part. Nous avons des propositions concrètes :
- Étendre le e-pass jeunes jusqu’à 30 ans
- Relancer les actions de prévention relatives aux MST
- Créer un nouveau Conseil régional de la Jeunesse pour promouvoir l’engagement et la citoyenneté.
Et puis, dans les compétences de notre région, pour contribuer à mettre en place une politique de jeunesse et d’éducation populaire, nous avons un outil déjà performant et bientôt exemplaire : c’est le CREPS. Souvent réduits à leur seule dimension sportive, ces équipements ont aussi, si les Conseils régionaux le décident, vocation à intervenir dans le domaine de la jeunesse. À travers ses compétences dans le champ de la formation professionnelle, nous pouvons faire du CREPS des Pays de la Loire un outil de développement d’une politique sportive, culturelle et socio culturelle en direction de notre jeunesse.
Nous devons agir maintenant parce qu’il ne faut pas oublier que, face à notre inaction, notre jeunesse nous jugera sévèrement.
Je vous remercie