Jusqu’en septembre 2006, je participais, dans le département des Deux-Sèvres, à un groupe interministériel d’étude et de pilotage des politiques territoriales impliquant l’État. A ce titre, j’ai été chargé d’animer un programme d’observation des Contrats Educatifs Locaux (CEL)[1]. Contrairement à l’expérience précédente de recherche fondamentale, j’intervenais dans ce programme comme fonctionnaire relevant de l’un des ministères impliqués, chargé de piloter des actions de recherche finalisée. Les problématiques développées étaient négociées dans le cadre d’un comité regroupant l’ensemble des services de l’État concernés à l’échelon départemental. Les résultats avaient pour finalité la mise en œuvre de programmes opérationnels d’accompagnement des acteurs locaux (élus, techniciens…). Lire la suite
Pour une place singulière dans l’état de la recherche
La question des grands ensembles fait désormais l’objet d’un corpus scientifique important. Pratiquant le plan rapproché, des études qualitatives produisent de nombreux éclairages sur le quotidien des groupes sociaux qui peuplent ces quartiers. Attentives au fonctionnement de communautés urbaines, elles décrivent les pratiques spécifiques de groupes ethniques professionnels ou générationnels . Les individus observés n’interviennent qu’en tant que porteurs d’une identité culturelle spécifique. J’ai donc souhaité intégrer, mais aussi dépasser le cadre explicatif fixé par ces enquêtes. Pour cerner toutes les dimensions de la pratique et replacer la recherche dans les grands enjeux liés à la production de la ville, il m’a semblé nécessaire de saisir les comportements observés dans le cadre du fonctionnement général de la société dans laquelle elles s’inscrivent. Lire la suite