Collectivités sous pression : le grand bras de fer budgétaire de 2024
La France traverse une période troublée. Après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale en 2024, des semaines d’attente pour former un gouvernement ont laissé place au débat budgétaire et à l’annonce d’un plan d’économies inédit.
Le Premier ministre, Michel Bamier, prévoit une réduction des dépenses publiques de 60 milliards d’euros, dont 5 milliards à la charge des collectivités locales. Cette annonce a provoqué une vive opposition, notamment chez les élus départementaux, dont une quinzaine peinent déjà à boucler leur budget, et municipaux. Si des précisions ont depuis limité l’effort à 450 grandes collectivités, les répercussions toucheront l’ensemble des exécutifs locaux.
Une nouvelle fois, l’État et les collectivités locales s’affrontent, entre incompréhensions et désaccords sur l’utilité des dépenses publiques locales. Ce bras de fer rappelle les efforts imposés sous François Hollande, lorsque 10 milliards d’économies avaient été exigés des collectivités entre 2014 et 2017. Déjà en 2017, la Cour des Comptes recommandait un dialogue plus équilibré entre l’État et les collectivités pour pérenniser ces efforts, une leçon visiblement oubliée en 2024.
Les associations d’élus, notamment communaux, rejettent l’idée de réduire leurs dépenses d’investissement et de fonctionnement sans compensation suffisante sur les dotations. Le dialogue, désormais rompu, reflète un profond malaise. Les enquêtes de l’Observatoire de la démocratie de proximité montrent un découragement croissant des maires, pris entre un État centralisateur, une dilution de leurs compétences et un sentiment de non-reconnaissance de leur rôle.