Pour une nouvelle approche de la ruralité
La ruralité : un potentiel de ressources, un creuset d’innovation
Plus que jamais, nos territoires ruraux constituent un atout pour la France tant pour leurs ressources (agricoles, naturelles, patrimoniales…) que pour leurs potentialités (énergétiques, culturelles, agronomiques…). Du transport solidaire, aux initiatives en matière de sport de nature, de culture locale de commerces de proximité… des idées, des expérimentations et des projets d’avenir s’y développent.
Lire la suiteNouvelle organisation territoriale : Plus que jamais soyons attentifs
Ces dernières années, la gouvernance de nos territoires a connu de profonds bouleversements. Ceux-ci suscitent quelques légitimes inquiétudes. Ils donnent aussi à nos collectivités de réelles opportunités à saisir.
Les transformations juridico administratives des dernières décennies, ont dans leurs grande majorité, donné du souffle à nos collectivités. Les régions et les intercommunalités ont vu leurs compétences renforcées et clarifiées. Les périmètres ont été redéfinis. Bien sûr, on peut discuter sans fin de l’opportunité des découpages des unes et du seuil minimum d’habitants pour les autres.
Qu’importe au final. Les régions ont vu leur pouvoir réglementaire étendu. Elles se sont vues dotées de compétences exclusives sur des sujets aussi chargés d’enjeux que le développement économique, la formation professionnelle ou l’aménagement du territoire. Tous ces éléments constituent des avancées majeures. Ils permettent de faire vivre des échelles de territoires larges et puissantes. Ce faisant, le législateur n’a pas oublié l’échelon communal. C’est une excellente chose. La lettre de la loi est posée. Et pas si mal posée. Reste désormais a en faire vivre l’esprit. Reste pour nous élus de terrain à faire vivre nos collectivités en synergie, sans perdre le lien indispensable avec les habitants de nos territoires et en restant vigilant face à une dérive technocratique et centralisatrice qui reste le mauvais génie d’un Etat plus que jamais fragilisé.
Lire la suiteTrain en danger dans le Sud Vendée
Le ferroviaire est un transport d’avenir. Il peut s inscrire dans une démarche de développement durable et contribuer à l’équilibre de nos territoires. Il est pourtant une nouvelle fois menacé en Sud Vendée. Découvrez le pourquoi du comment dans notre courrier à la présidente de région :

Egalité hommes/femmes : il reste du travail !
Texte de mon intervention dans l’hémicycle régional le 17 octobre 2019
Madame la présidente, chers collègues,
S’agissant du rapport égalité hommes/femmes, je voudrais, si vous le voulez bien, que nous partions des faits. Je vous propose que nous explorions les indicateurs disponibles et, en Pays de la Loire, ils restent préoccupants.
C’est le cas dans le domaine économique. Les écarts de salaires entre hommes et femmes sont supérieurs en Pays de la Loire à la moyenne nationale. Le salaire médian est inférieur de 26% pour les femmes. La part d’emploi précaire est plus élevée pour les femmes et, là encore, au-dessus de la moyenne nationale.
On peut aussi interroger d’autres indicateurs comme ceux du fonctionnement de notre démocratie locale. Il y a par exemple 46,5 % de femmes dans les conseils municipaux, mais en Pays de la Loire seulement 16,8 % des maires sont des femmes. On peut égrener à l’envi tous les autres indicateurs comme ceux de la santé, des violences… Tous sont préoccupants et certains le sont tout particulièrement pour notre région.
En fait, que nous disent ces indicateurs ? Ils rappellent que nous ne sommes pas sur des tendances sociétales conjoncturelles qu’il suffirait d’infléchir par des dispositifs compensatoires. Nous sommes bel bien sur des logiques sociales structurelles qui nécessitent un engagement long, multipartenarial et doté d’une ligne de conduite.
Si la région ne peut pas tout, elle doit y prendre sa place et comme vous le dites « engager des initiatives fortes ». Je ne doute pas un seul instant, Madame la Présidente de la force de la sincérité et de la ténacité de votre engagement, mais pour que celui-ci gagne en efficacité il doit :
- traiter les problèmes et non les symptômes,
- utiliser conjointement tous les leviers à sa disposition
- se donner les moyens de ses ambitions.
Je vais revenir sur chacun de ces points.
Sur la question des moyens, je voudrais citer quelques exemples (même si les exemples ne constituent pas une règle… ils l’illustrent assez bien).
En août 2019, face à la baisse de subvention de l’État aux antennes locales du planning familial, notre groupe vous a interpellé en vous demandant de renforcer l’aide à ces structures. Nous attendons toujours une réponse. On peut aussi citer une baisse de 15 000 € pour l’association Résonantes entre 2018 et 2019, une baisse de 2 000 € pour France victime 72 entre 2018 et 2019. Ces baisses ont des conséquences concrètes. Elles se traduisent par une diminution de la présence sur le terrain. Il n’y a par exemple aujourd’hui, plus de permanence du planning familial en Mayenne. Certes, ces baisses sont « compensées » par de nombreuses petites aides (5 000 € en moyenne) à différentes structures. Nous connaissons tous les risques de l’éparpillement et du saupoudrage.
S’agissant de la nécessité d’utiliser conjointement tous les leviers d’action, je constate une politique très axée sur l’action économique et l’entrepreneuriat des femmes. C’est votre choix. D’autres sont également possibles sans pour autant remettre celui-là en cause.
J’aimerais dire un mot sur l’un de vos dispositifs : La Journée sur l’entrepreneuriat au féminin. C’est une démarche intéressante, mais largement insuffisante. D’abord, elle reste du domaine du symbole, de la communication. Par ailleurs, elle risque de détourner le vrai sujet. En soulignant la « ténacité », la « persévérance » des femmes mises en valeur, ce dispositif tend à faire peser la responsabilité de leur émancipation sur les caractères individuels des femmes concernées . En faisant cela, vous masquez les principes macro sociaux à l’œuvre. Vous dissimulez ce que la sociologie a, depuis longtemps, identifié comme un principe de domination dont le traitement ne peut être que politique, c’est-à-dire reposant sur une volonté de transformation et non de compensation ou de communication..
Pour finir, de manière générale, je regrette que les mesures énumérées par le rapport constituent, pour beaucoup :
- des plans qui ne sont pas de votre fait mais existaient déjà avant
- concernent essentiellement la structure Conseil régional
- découlent de mesures nationales,
- et s’attaquent aux symptômes des inégalités (écarts salariaux, précarité, violences) sans en interroger la cause.
Je voudrais, pour finir, reprendre à mon compte la proposition que vous avait faite ici même mon collègue Thierry Violland : créer à l’échelle régionale un conseil égalité femmes-hommes qui rassemblerait tous ceux qui, associations, réseaux d’entreprises, mouvements d’éducation populaire, acteurs éducatifs… sont impliqués sur cette problématique. Ce serait un lieu de mobilisation collective mais aussi de débat et d’évaluation.
Quelle politique voulons nous pour notre jeunesse ?
Intervention au Conseil Régional des Pays de la Loire lors de la session du 21 mars 2019

Madame la présidente, chers collègues
Des sessions sans beaucoup de contenu, nous en avons connu plusieurs depuis le début du mandat. Mais celle-ci restera exemplaire : seulement 2 rapports dans la commission « culture, sport et vie associative ». Des problèmes de gestion de l’abbaye de Fontevraud, un programme « Parcs et jardins »…. Rien sur le sport. Rien sur la vie associative. Rien sur les politiques culturelles territoriales. Et pourtant il y aurait tellement à dire. Il y aurait tant à faire.
En introduction de cette session, ma collègue Maï Haeffelin, conseillère régionale PS, tirait la sonnette d’alarme. Pas un seul rapport sur l’éducation et une grande oubliée de cette session qui pourtant devrait interpeller toutes les commissions et particulièrement la nôtre : la jeunesse.
Plus que de l’ignorance, cela ressemblerait presque à de la défiance. Rappelons-nous de ce que vous, majorité régionale, avez rejeté ou remis en cause :
- Ordipass
- Le pass 1re installation
- Le Pack 15/30 qui concernait les jeunes jusqu’à 30 ans et ne concerne plus que les lycéens et apprentis.
- Suppression du Conseil régional des jeunes.
… et j’en passe.
Bien sûr, on peut s’engager dans des batailles techniques sur les dispositifs en comparant leurs efficiences respectives. On trouvera, selon les cas, de bonnes raisons de les développer, de bonnes raisons de les transformer ou d’excellentes raisons de les supprimer. Sans doute, ce débat technique, commission par commission, est-il nécessaire et nous sommes prêts à nous y engager pour optimiser les dispositifs existants avec pragmatisme. C’est ce que nous avons fait, par exemple, pour les bourses aux jeunes sportifs de haut niveau.
Mais ce débat technique n’évitera pas la question politique : que voulons-nous pour notre jeunesse ? Comment voulons-nous faire société avec elle ?
La jeunesse n’est pas réductible à des dispositifs. Il est dangereux de la rendre sécable en commissions sans une volonté forte de lui donner une cohérence générale. Avoir les lycéens dans une commission, les apprentis dans une autre, les jeunes sportifs dans une troisième aux côtés des jeunes consommateurs de produits culturels… on finit par n’avoir plus personne nulle part.
Le risque est connu. On éparpille. On dilue. On diminue un peu d’un côté, puis de l’autre. Et c’est finalement toute une partie de notre population qu’on exclue de l’action publique.
Pour éviter cela, nous appelions tout à l’heure à la création d’un pacte pour la jeunesse qui permette de renforcer l’inclusion sociale et de développer l’engagement civique des jeunes. À l’intérieur de ce pacte, notre commission ne traitera pas toutes les questions de jeunesse mais elle peut, elle doit prendre sa part. Nous avons des propositions concrètes :
- Étendre le e-pass jeunes jusqu’à 30 ans
- Relancer les actions de prévention relatives aux MST
- Créer un nouveau Conseil régional de la Jeunesse pour promouvoir l’engagement et la citoyenneté.
Et puis, dans les compétences de notre région, pour contribuer à mettre en place une politique de jeunesse et d’éducation populaire, nous avons un outil déjà performant et bientôt exemplaire : c’est le CREPS. Souvent réduits à leur seule dimension sportive, ces équipements ont aussi, si les Conseils régionaux le décident, vocation à intervenir dans le domaine de la jeunesse. À travers ses compétences dans le champ de la formation professionnelle, nous pouvons faire du CREPS des Pays de la Loire un outil de développement d’une politique sportive, culturelle et socio culturelle en direction de notre jeunesse.
Nous devons agir maintenant parce qu’il ne faut pas oublier que, face à notre inaction, notre jeunesse nous jugera sévèrement.
Je vous remercie
La Région doit maintenir le service public ferroviaire à Luçon
Depuis décembre 2018, la SNCF a réduit au-delà du raisonnable les heures d’ouverture du guichet de la gare de Luçon. Après la fermeture du guichet de Challans en septembre 2018, les réductions d’heures d’ouverture à Luçon vont porter un nouveau coup dur à l’accès des usagers aux points de vente physique dans le département de la Vendée. La Région doit réagir et mettre en place avec la SNCF une véritable concertation territoriale pour assurer le maintien d’une offre de service public ferroviaire de qualité sur l’ensemble du territoire !
Cela semble devenir une habitude en Pays de la Loire : les guichets SNCF ferment ou voient leurs horaires d’ouverture considérablement réduits, dégradant ainsi le service public ferroviaire du territoire. Après Vertou, Chalonnes-sur-Loire, Evron, Fontenay-le-Comte… c’est le guichet de Luçon qui voit depuis le 1er décembre, ses horaires d’ouvertures réduites de 36 heures par semaine. Le guichet est ainsi fermé le lundi après-midi et toute la journée le mardi, mercredi, samedi et dimanche. Cette décision vient en application de la convention signée par la Région avec SNCF Mobilités en décembre 2017 et actant la réduction de 99 000 heures d’ouverture de guichets dans les Pays de la Loire sur la période 2018-2020. La Région doit réagir et s’imposer sans attendre face à la SNCF dont elle est le partenaire au moyen d’une convention. À l’heure où l’urgence climatique impose plus que jamais l’usage de transports plus propres et où le sentiment d’abandon des zones rurales n’a jamais été si fort, il est indispensable de préserver nos infrastructures et nos services de proximité. Nous soutenons le combat de ceux qui, localement, se battent pour que notre Sud-Vendée conserve son dynamisme et son attractivité.
Les Régions doivent réagir pour préserver le modèle sportif français

En cette année 2019, le budget du ministère des Sports connaîtra une nouvelle baisse qui viendra prolonger les précédentes : 451 millions d’euros contre 481 millions d’euros en 2018 et 521 millions d’euros en 2017. Cela vient s’ajouter à l’annonce en septembre 2018 du transfert des 1 600 conseillers techniques sportifs (CTS) aux fédérations et à la fin programmée des contrats aidés. Au-delà des seules questions budgétaires et comptables, il s’agit, deux ans après l’attribution des Jeux Olympiques de 2024, d’une remise en cause de fait du modèle sportif français qui acte le désengagement de l’État et la fin de la co-gouvernance avec les fédérations. L’effet prévisible sera la concentration des moyens à haut-niveau, dans quelques disciplines seulement. Les initiateurs de cette orientation ne peuvent l’ignorer. Le risque est ainsi très grand de voir le contingent des 16 millions de licenciés que compte notre pays fondre comme neige au soleil. C’est bien la fin du sport pour tous tel que nous le connaissons et celle de la liberté du choix de sa discipline sportive qu’acte le gouvernement. Le malaise du milieu sportif est palpable, comme en témoigne la pétition nationale « Le sport compte » initiée par Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qu’ont signée les conseillers régionaux du groupe socialiste, écologique, radical et républicain des Pays-de-la-Loire. Une forte mobilisation de l’ensemble des Régions aux côtés du mouvement sportif est indispensable. C’est désormais à ce niveau que peut se préserver le modèle sportif initié par Léo Lagrange, poursuivi et développé jusque-là par nombre de ses successeurs, tous bords politiques confondus.
Lettre d’information n°3
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