Denis la Mache

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Jeunesse[s] rurale[s]

Il y a quelque temps, l’INSEE et le CREDOC se sont penchés sur les jeunes ruraux et les remarques de ces deux instituts ne peuvent laisser indifférents. En France 3,2 millions de jeunes de 17 à 29 ans vivent en milieu rural, c’est-à-dire 27% de la tranche d’âge. Derrière les chiffres bruts se cachent évidement une grande diversité de parcours, de styles de vie mais aussi quelques caractéristique s communes.

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city dawn landscape sunset

Interview dans la revue Anthropologie Urbaine

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Entretien avec Denis la Mache, anthropologue et maire de Saint Sigismond

Ethnologie-Urbaine : La sociologie est une discipline qui entretient de nombreux liens avec le monde des élus locaux. Elle conduit souvent à s’intéresser de près à leurs missions. Certains sociologues, comme vous, ont décidé de franchir le pas pour exercer des responsabilités politiques locales. Quelles sont les raisons de cet engagement ?

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city landscape water street

Un système politique à bout de souffle

Lettre ouverte aux hommes et aux femmes de bonne volonté

Chers amis,

Après de nombreuses années d’engagement, j’ai fait le choix de ne pas me représenter aux elections regionales, de ne pas soutenir la liste emmenée par Guillaume Garot et de quitter le PS.

Il y a 15 ans, je me battais localement sur mon territoire pour faire vivre les valeurs auxquelles je n’ai cessé de croire : équité territoriale, égalité des chances, développement local… Le PS est venu me chercher. J’y ai trouvé une famille politique, une structure solide sur laquelle adosser mon action locale. Grâce à lui, j’ai pu développer de nombreuses actions. Dans le cadre de mon mandat régional, j’ai pu faire évoluer l’aide aux jeunes sportifs régionaux vers plus d’équité. J’ai pu dénoncer les sommes abusives déployées par la région en matière de communication au détriment du sport pour tous. J’ai pu contribuer à la promotion du plan vélo… Et tant d’autres choses. Je sais ce que je dois à chacun et je n’oublie rien.

Aujourd’hui l’appareil s’est grippé. Il tourne à vide. Les militants ne sont plus entendus. L’ancrage local n’alimente plus la réflexion. L’opacité a remplacé le débat. Les statuts du Parti sont foulés aux pieds au profit de stratégies et d’ambitions personnelles. Je ne peux me résoudre à cautionner cela.

Ce n’est donc pas une famille politique que je quitte. Ce n’est surtout pas un engagement que je renie. C’est un appareil devenu obsolète dont je m’éloigne. Pour moi rien n’a changé. Je ne cours pas à tout prix après les mandats. Je ne suis candidat à rien. Je poursuis mon action locale. Dans ma commune, dans la communauté de communes, avec l’association des maires ruraux de France dont je suis le représentant vendéen, je continue à me battre pour le désenclavement numérique, pour l’accès des jeunes à l’emploi et à la mobilité, pour la lutte contre le réchauffement climatique, pour tourner nos bourgs ruraux vers la modernité… Les combats sont nombreux et je continuerai à les mener.

Je sais pouvoir compter sur vous, hommes et femmes de bonne volonté, pour poursuivre ensemble de vraies batailles de terrain, indépendamment des systèmes et des appareils devenus inopérants, débarrassés des ambitions trop personnelles.

À bientôt,

abandoned wooden barn on grassy terrain against starry night sky

Faire territoire ensemble

Jamais le territoire n’a été aussi présent dans le vocabulaire des politiques publiques. Jamais pourtant l’éclatement des activités quotidiennes des habitants n’a été aussi grand et jamais l’aspiration à relocaliser les pratiques et les relations n’a été aussi présente. N’y aurait-il pas là une apparence de contradiction ? Mais au fait, parlons-nous du même territoire ?

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rural houses near lake in countryside

Pour une nouvelle approche de la ruralité

La ruralité : un potentiel de ressources, un creuset d’innovation

Plus que jamais, nos territoires ruraux constituent un atout pour la France tant pour leurs ressources (agricoles, naturelles, patrimoniales…) que pour leurs potentialités (énergétiques, culturelles, agronomiques…). Du transport solidaire, aux initiatives en matière de sport de nature, de culture locale de commerces de proximité… des idées, des expérimentations et des projets d’avenir s’y développent.

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Nouvelle organisation territoriale : Plus que jamais soyons attentifs

Ces dernières années, la gouvernance de nos territoires a connu de profonds bouleversements. Ceux-ci suscitent quelques légitimes inquiétudes. Ils donnent aussi à nos collectivités de réelles opportunités à saisir.

Les transformations juridico administratives des dernières décennies, ont  dans leurs grande majorité, donné du souffle à nos collectivités. Les régions et les intercommunalités ont vu leurs compétences renforcées et clarifiées. Les périmètres ont été redéfinis. Bien sûr, on peut discuter sans fin de l’opportunité des découpages des unes et du seuil minimum d’habitants pour les autres.

Qu’importe au final. Les régions ont vu leur pouvoir réglementaire étendu. Elles se sont vues dotées de compétences exclusives sur des sujets aussi chargés d’enjeux que le développement économique, la formation professionnelle ou l’aménagement du territoire.  Tous ces éléments constituent des avancées majeures.  Ils permettent de faire vivre des échelles de territoires larges et puissantes. Ce faisant, le législateur n’a pas oublié l’échelon communal. C’est une excellente chose. La lettre de la loi est posée. Et pas si mal posée. Reste désormais a en faire vivre l’esprit. Reste pour nous élus de terrain à faire vivre nos collectivités en synergie, sans perdre le lien indispensable avec les habitants de nos territoires et en restant vigilant face à une dérive technocratique et centralisatrice qui reste le mauvais génie d’un Etat plus que jamais fragilisé.

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Dans le Parc du Marais Poitevin, l’agriculture est menacée

12 communes situées en site classé « Marais Poitevin » viennent d’être sorties de la carte des zones défavorisées. Dans ces zones, les agriculteurs étaient éligibles à des aides compensatoires de l’Union européenne pour compenser les contraintes naturelles de notre territoire. Ces aides leur permettaient de vivre de leur travail en pratiquant une agriculture traditionnelle d’élevage prenant en compte les spécificités du marais mouillé.

 Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture vient de rendre public la liste des commues retenues dans le cadre de la réforme des Zones Défavorisées  au titre de la Politique agricole commune pour le versement compensatoire de handicaps naturels (ICHN). Douze communes du marais mouillé vendéen sont rayées de la carte sans concertation locale et rompant la continuité territoriale pourtant exigée par l’Union Européenne.

 

 

 

 

Cette décision n’est pas acceptable sur le fond comme sur la forme

 

Cette décision n’est pas acceptable sur le fond. Le Marais Poitevin ne doit pas être soumis aux aléas de politiques d’accompagnement ponctuelles. Sa situation spécifique doit être intégrée dans un ensemble de dispositifs politiques pérennes, articulés entre eux et pensés sur le long terme. Le Parc du Marais Poitevin a validé une labellisation pour la production de viande bovine. Celle-ci sera officialisée au mois de juin et en partie financée avec des fonds interministériels. Il n’est pas admissible que ce projet soit fragilisé par la réforme des zones défavorisées.

Cette décision n’est pas acceptable sur la forme. La démarche doit être corrigée. Une décision si chargée d’enjeu pour un territoire doit faire l’objet d’une concertation au plus près de la réalité de terrain. Elle doit associer les acteurs locaux les plus concernés. À aucun moment les maires des communes concernées n’ont été associés. L’avenir de notre marais ne se décide pas à Paris.

Pour ces raisons, je demande à Monsieur le Ministre de prendre en compte les démarches vertueuses et cohérentes tant sur le plan économique qu’environnemental engagées par tous les acteurs du Marais Poitevin. Je lui demande de réintégrer les communes concernées dans la liste qu’il soumettra à la Commission européenne.

silver train

Oui, le ferroviaire est un transport d’avenir !

Le 22 mars 2018, le conseil régional des Pays de la Loire s’est prononcé sur la question du TER.  L’enjeu était de taille pour l’avenir du train sur notre territoire. Force est de constater que des inquiétudes subsistent. À l’heure où la question s’invite de manière globale dans le débat national, il est plus que jamais nécessaire de n’en oublier aucun aspect.

Le 15 février dernier, Jean‑Cyril Spinetta remettait au premier ministre un rapport ouvrant la voie à une profonde modification de notre modèle ferroviaire. Derrière lui, c’est l’aménagement et l’équilibre de notre territoire qui sont en jeu.

Sur de nombreux points, ce rapport suscite de vives inquiétudes et, notamment, sur la question du devenir des « petites » lignes.  Élu local de Vendée, je mesure combien l’hypothèse de leur fermeture viendrait, dans nos zones rurales, conforter ce sentiment d’abandon et d’enclavement  alimenté par des groupes politiques extrémistes virtuoses dans l’art de souffler sur les braises.

Le rapport suggère, en effet , de « recentrer le transport ferroviaire sur son domaine de pertinence : les transports du quotidien en zone urbaine et périurbaine et les dessertes à grande vitesse entre les principales métropoles ». Il poursuit : « Le maintien des lignes héritées d’une époque où le transport ferroviaire était l’unique moyen de déplacement doit être revu. »

Résultat de recherche d'images pour "TER pays de la loire"Le gouvernement s’est d’abord voulu rassurant sur cette question des « petites lignes ». Le premier ministre a déclaré ne pas souhaiter suivre le rapport Spinetta sur ce point. On ne décide pas, a-t-il dit, la fermeture de 9000 km de lignes « depuis Paris sur des critères administratifs et comptables ». Ancien élu local lui-même il ne pouvait ignorer les risques d’un excès de centralisme technocratique. « Dans bien des territoires, le rail est au cœur de la stratégie des régions pour le développement des mobilités ». Les usagers et les responsables locaux ont été en partie rassurés par ces propos tenus, le 26 février dernier, à Matignon. L’accalmie, hélas, fut de courte durée.

La présentation en Conseil des ministres, le 14 mars, du projet de réforme gouvernemental a ravivé les inquiétudes. Cette réforme impacterait bien le devenir de ces « petites » lignes et plusieurs milliers de kilomètres de voies pourraient être fermés. Certaines de ces lignes seraient confiées aux Régions. D’autres seraient  remplacées par des bus. Outre les questions de l’augmentation du trafic routier et de l’adaptation des infrastructures que cela pose,  je ne suis pas persuadé que le fait de déplacer le  transport de voyageurs vers la route soit cohérent avec le défi climatique.

La presse a fait état de quelques indiscrétions selon lesquelles ce plan de fermeture des « petites » lignes se ferait avec « l’accord des Régions ».  L’enjeu est plus que jamais important en Pays de la Loire. Comment la majorité se positionne-t-elle dans ce débat ? Y a-t-il des lignes que notre Région accepterait de prendre en charge ?  Lesquelles ? Y a-t-il des lignes dont la Région accepterait la suppression pure et simple ? Lesquelles ?

Source : Commissariat général au Développement durable

Une vigilance de tous est plus que jamais nécessaire. Le jeu en vaut la chandelle. Le trafic voyageur est en nette augmentation depuis plusieurs décennies, et pas uniquement dans les zones péri-urbaines. Oui, le ferroviaire est un transport d’avenir. Il est capable de répondre mieux que d’autres au défi climatique. Il a été, et continue d’être, l’objet d’Innovations technologiques déterminantes lui conférant des atouts uniques en matière énergétique, environnementale et économique. Il est capable  de répondre aux besoins actuels de transport de courte et moyenne distance. Il est capable de s’inscrire dans une dynamique de progrès technique, social et économique. Mais n’oublions pas que comme le disait la SNCF il y a quelques années : « le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous ».